Intelligence et Charisme - le sujet prise de tête

Suite à une discussion avec Romain à propos de la gestion du « Charisme » dans les jdr j’ai décidé de créer ce sujet. Le point de départ de la discussion c'était D&D, donc c'est de ça que je vais parler.
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Dans D&D on ne peut pas substituer sa propre force à la valeur de Force de son personnage, vous en conviendrez (oui, même en lançant le dé très très fort).
C’est la même chose pour la Constitution et la Dextérité.
La Sagesse (la Perception en fait, dans sa définition la plus large possible) est à mon avis soumise à la même contrainte.

Il nous reste donc l’Intelligence et le Charisme.

Jouer un personnage d’une intelligence extrême peut poser quelques petits soucis mais rien d’insurmontable : après tout, l’intelligence n’empêche pas de faire des erreurs.  
De plus, l’Intelligence s’utilise comme les caractéristiques physiques et la Sagesse puisque l’objectif est de résoudre un problème pour lequel il n’existe (le plus souvent) pas de représentation - matérielle et/ou immatérielle (ex : comprendre une langue ancienne utilisée par les ancêtres des Orques, résoudre - enfin ! -une célèbre équation du 41ième millénaire).

L’inverse est nettement plus embêtant : quand l’Ogre avec une intelligence à peine plus élevée que celle d’un Carlin malade commence à élaborer un plan d’attaque complexe ou qu’un drogué alcoolique souffrant de troubles mentaux se met à gérer avec une efficacité parfaite les stocks de vivres du groupe… on sait qu’il y a un problème.
Comment jouer un crétin alors ?
Ça c’est facile. Un 4 en intelligence fait de vous un débile profond, on est d’accord.
Mais un 7 ? Par rapport à un 8, c’est comment ?



Malgré tout, je pense que ça reste un petit problème par rapport à celui du Charisme.

Si vous possédez une bonne rhétorique et une bonne intelligence sociale - ou juste une voix qui porte, vous pourrez facilement transmettre vos idées à une table de jeux de rôles. Peu importe votre score de Charisme, il a peut-être son utilité en jeu… mais là, tout de suite, c’est trop tard, vous avez déjà transmis (ou pas) votre idée.
Une excellente sociabilité peut difficilement se jouer : on l’a ou on l’a pas.

Voici donc ma proposition : on vire le Charisme. C’est celui du joueur, point barre.
Et on remplace ce machin bizarre qui brouille les frontières entre le jeu et le réel par quelque chose qui serait davantage rattaché au personnage plutôt qu’au joueur.
Rép (Réputation).
Ca fonctionne presque de la même manière, si ce n’est que le joueur n’a pas plus de prise sur cette caractéristique que sur les autres. Vous avez 4 en Rép ? Vous êtes absolument inconnu. Ça n’empêche pas d’être ultra-charismatique mais il est inutile de penser que la Réputation y changera quoi que ce soit.

FAQ :

Q. Que se passe-t-il si le personnage gagne en réputation après quelques parties ? Imagine s’il sauve le royaume !

R. La Rép représente un score de base, qui ne bougera pas. Exemple d’une Rép de 18 : fille du Seigneur de Guerre Blurbog le Tranchoir. Peut importe ce que fait le personnage, elle sera toujours la fille de Blurbog le Tranchoir.
Quand à augmenter sa Rép, il faudrait réfléchir à un système, oui. Oublie pas que c’est simplement une piste de réflexion !

Q. En quoi une telle caractéristique serait meilleure que le Cha ? Tout ce que j’y vois c’est un changement de nom !

R. C’est un tort ! le Cha est une caractéristique « mensongère » car elle fait doublons avec une aptitude que le joueur - et son personnage - utilise constamment en jeu. La Rép est plus précise et bien plus équitable : un joueur sociable ne sera pas pénalisé par un faible score de Rép, et un joueur qui l’est moins mais possédant une bonne Rép pourra y recourir sans avoir à devenir instantanément un pro de la réthorique (« Chui la fille de Blurbog le Tranchoir, alors fermez tous vos gueules ! » - « bha dis-donc elle est pas très polie… » - « ouais mais c’est la fille du Tranchoir alors tais-toi ! »).

Q. Suivant l’endroit où il se trouve, le personnage devrait avoir une Rép différente, non ?

R. Non, sa Rép reste la même. En revanche la difficulté des jets de Rép peut augmenter selon l’éloignement géographique ou culturel.

Comme quoi les discutions autour d'une cuvée des troll et d'un milk baby au chtimi ça donne toujours de belles choses^^

En tout cas beau travail Roman j'aime beaucoup

J'aime bien cette question. Intelligence et  Charisme sont deux caractéristiques à la con, franchement. Mais il faut sûrement voir le contexte dans lequel tu retrouves ces caracs. Y a des JdR qui s'en sortent très bien pour ce qu'ils veulent simuler. Dans un chaosium ça ne me pose pas plus de problème que ça étant donné que la majorité des actions sont résolues avec des tirages de comp.
Ca tient, à mon sens, à la définition qu'on attache à ces scores. De base la définition de l’intelligence est pas ravissante : "Ensemble des facultés intellectuelles.". Or, pour moi, cette définition relève de la compétence et non de la caractéristique. C'est une capacité de discernement dans des domaines spécifiques, qui sont par ailleurs déjà gérés par d'autres comp. Par convention on s'est adapté à avoir cette carac dans quasiment tous les JdR sur nos fiches, on a tous une compréhension similaire de ce qu'on peut faire avec un score d'intelligence. La où ça peut être chiant c'est quand tu te retrouves avec des systèmes de cumuls carac + comp ou du coup tu minores l'avantage conféré par l'expertise d'un personnage par rapport à un gros score d'intell.
Je te rejoins sur la question du roleplay et de l'intell, autant jouer des PJ qui ont des valeurs aberrantes c'est pas forcément gênant, autant jouer une valeur basse ça devrait refléter un handicap et de fait être soumis l'appréciation du MJ (voire de la table ?)
Par contre pour le charisme c'est pas tant au niveau des interactions en table que cette carac me gêne. Tu peux toujours en tant que joueur décider de faire fis des élucubrations de tes comparses jusqu'à ce qu'une véritable opposition soit demandée. Ce que je trouve gênant dans le charisme au fond c'est plus dans la cohérence du roleplay, c'est quelque chose qu'on ne peut pas retranscrire si on en a pas soit-même. ( Chose que tu dis aussi Roman)

Alors pourquoi ne pas virer les caractéristiques mentales/sociales et ne leur laisser que leurs compétences ?
Ou choisir d'autres caractéristiques physiques qui ont un impact sur les compétences pour les remplacer, genre l'utilisation de la "beauté/laideur/aspect" (majoré ou minoré selon l'interlocuteur et son appartenance raciale et socio-culturelle) à la place du charisme.