Virion à la Fin des Temps

Virus entendait le vacarme assourdissant de la dalle qui s'écroulait. Il avait cessé de courir mais Virion lui envoyait l'ordre mental de ne pas se retourner. Pas encore. Le Hobgobelin descendit de sa monture et, lentement, tourna la tête pour contempler les ruines. Le Worg en fit de même : le spectacle était d'une morne beauté, de celle qui appelle la violence instinctive des guerriers. Les pensées des deux compagnons se mêlèrent un instant, et ils aperçurent avec une clarté inhabituelle la noire perfection du Multivers, l'indicible élégance de la Cage. Les Rats-Crânes resteraient des Rats-Crânes, la Dame resterait la Dame, et le Multivers ne bougerait pas d'un pouce. Les choses sont telles qu'elles devraient êtres. Les flots du Destin les avaient emportés, eux mais aussi le barde, le fils d'aristo-celeste, le cube de métal, le crapaud, la racoleuse et l'elfe-vipère. Ils avaient dû se débattre un moment, entraînant le changement de quelques petits évènements de ci de là, mais au final le Multivers avait gagné. Comme toujours.  

Virion Stax encocha une flèche, les yeux brillant de haine, et Virus poussa un long hurlement lugubre. Les survivants de cette apocalypse n'étaient pas au bout de leurs peines.