Alors, toi qui t'apprête a acheter ton billet a l'agence "Béjaune & Cie" tout-prévu-tout-organisée, aplanissages aux Limbes (Limbo, Limbo, LIMBOOOO !!!) juste a temps pour admirer le coucher de comètes, une destination de rêves pour des vacances enchanteresses. Écoute un peu le récit de voyage de Tonton Krunch. M'est avis que tu retournera un peu ta décision dans ta boite à cervelle et peut-être que tu ne mégotera pas pour récupérer ton acompte une fois que t'auras finalement renoncé. Faut reconnaître que le plus compliqué ce ne fut pas vraiment de s'y rendre, pas vraiment... Le matois qui veux y aller faire un petit tour trouvera toujour un jeteur de sort a irriter suffisament pour qu'ils vous envoie "voir aux abysses si j'y suis", "aux Limbes (Limbo, Limbo, LIMBOOOO !!!) vauvert", "caguer aux quatres-vents de Pandesmos", "a tous les diables du Baator" ou "demander l'heure a un modrone"... Mais je m'égare, cette fois-ci c'était les Limbes (Limbo, Limbo, LIMBOOOO !!!).
Reste que le premier contact avait été un poil décevant. N'était débarqué, juste là, a la sortie du portail, dans une petite forteresse Githzeraï. Pour être honnête ça ressemblait plutôt a un décors en carton-pâte planté au milieu d'une basse-cour merdeuse. Les bâtiments on aurait dit des façades sinistres et tordues mais sans rien derrière - c'était d'ailleurs le cas pour quelqu'zuns - et en prime ça clignottait a me ficher mal aux mirettes. Comme j'ai compris un peu plus tard c'est que la plupart de leurs façonneurs avaient morniflé sévère lors d'une attaque récente et que c'était des rémanesiscences, ou quéqu'chose d'approchant, qui maintenant les guitounes debout. A mon humble avis aurait mieux valu flanquer ce qu'il en restait par terre tellement c'était mité. A part le remblais de terre et d'ordures hérissé de pieux d'un truc-qui-pourrait-être-du-bois-mais-qui-en-définitive-n'en-est-pas-même-si-je-ne-sais-pas-trop-bien-quoi-c'est. Bref, je zigzaguait entre les poulets vivants et les quasi-maccab' fumant (oulala, débauche de boules de feu ici ou alors ils devraient embaucher un autre bougre pour organiser leurs feux d'artifice de la Victoire sur les Tentaculaires), a vrai dire il ne manquait plus que quelques herbes qui roule et un ouin-ouin-ouin à l'harmonica pour que l'ambiance soit aux petits oignons. Tu parles ! Hors donc, je filais profil bas, et j'étais presque rendu aux portes du bled quand ces embrumés se sont rendu compte que je n'étais pas une foutue grenouille a bretelles... Ils ont gueulée slaade-par-ci-slaade-par-là, et ont essayé de me fumer les petits fumiers. Inutile de dire que j’ai décarré en quatrième vitesse avant de me faire suriner. Jusque là c'était ni plus ni moins que le train train d'un aventurier.
Alors c'est ça les Limbes (Limbo, Limbo, LIMBOOOO !!!) ? Mazette joufflue ça m'a l'air bordelique à souhait par ici. Ça doit être le pire cauchemar de la plupart des copains aux Rectificafieurs. Mais bon, c't'un peu mon chez moi, dans un sens. Pour commencer dubige, on ne marche pas dans les Limbes (Limbo, Limbo, LIMBOOOO !!!) mais on y nage, la plupart du temps. Pour bien te représenter la chose il faut que tu visualise cette fichue table périodique des éléments, celle qu'on te livre avec la boite de L'Alchimiste en herbe "faites vos transmutation à la maison" (une poignée d'Arshell dans les guitounes de gadgets pour la marmaille). Imagine maintenant une tripotée d'azimutés en train de jouer aux bonto avec cette soupe de lettre et tu commence a avoir une vague idée de ce dans quoi je pataugeais. J'étais là a tenter une brasse coulée tout en évitant les matière primordiale brute flottant dans le pur chaos. Je bondissait de vortex électriques en flaques d'eau minéralent pure. J'alignais un dos crawlé parfait (mais flûte où est le haut du bas) entre les plaques de gazon et une rafale de billes de quelque chose qui aurait put être de l'or. Baguenaudait dans une flaque de boue bouillonnante (c'est bon pour le grain de la peau et ça relaxe) et m'amusait a percer les bulles de gaz mutagène. Je grimpait (ou alors je désescaladait ?) sur d'énormes nuages-tourbières-geyser de (F)-en-(Fe)-en-(C+O2)-en-(Zr)-en-(Bh)-en-(H2O)-en-(Hg)-puis-pouf ! évitant les flammes, les émanations acides et toxiques, le tonnerre et quelques autres menu désagréments du même ordre comme de voire ma propre sutructure moléculaire varier de façon critique dans un duo de beauté et de mutation-destruction-recomposition. J'ai découvert la réponse a une question que je ne m'étais pas vraiment posé jusque là : j'étais visiblement doué de la capacité de survivre ici... c'est peu de choses mais vous savez quoi, ça m'a collé la patate pour la journée.
Après deux jour chevauchant un quoiquecesoitsansformebiendéfinie de terre/verre/sulfate de cuivre/feta(miam!)/cobalt/acajou/clore solidifié/poils de chat/sodium(j'ai soif du coup) et pour tout dire je commençait a m'enquiquiner sec. J'avais salement l'impression de tourner en rond. En fait j'étais dans un coin de Limbes (Limbo, Limbo, LIMBOOOO !!!) rudement monotone. Hé oui dubige, rien n'est plus constant que le changement perpétuel. Bref, c'est là que j'ai découvert qu'ici j'avais tout un tas de nouvelles facultés, par exemple je pouvais invoquer des potes. Bref j'ai plus ou moins dut ouvrir un portail duquel sont tombés (ou ont surgit dans l'ordre qui vous convient) trois-quatre gros slaads rouges bien baveux. Ils se sont aussitôt mis a faire rappliquer les leurs, comme si on avait donné une méganouba sur mon bout de quoiquecesoitsansformebiendéfinie. Ça caquetait psychiquement dans tous les sens et on commençait a être singulièrement a l'étroit là dessus. Là, j'ai sentit que ça commençait a craindre pour mon matricule, quand ils ont cessé de jacasser téléphatiquement entre eux et se sont avisés de ce que j'étais un parfait inconnu. Y avait comme aurait dit l'autre un os dans la soupe. Pas sur que si l'on avait été intimes ça aurait changé quoi que ce soit. C'est a peu prés a ce moment qu'une meute entière de Slaades bleues nous est tombée dessus à l'improviste.
Deux choses avant de poursuivre. La première, c'est que pour comprendre le rebondissement il vous faut savoir que les Slaades Rouges les Bleus sont des ennemis mortels, comme ont dit. La seconde, c'est que vous vous demandez certainement comment une tripotée de grosses grenouilles bouffies de huits pieds de haut ont put nous sauter dessus comme de véritable Chevaliers-de-la-gueuserie, bah ! on tranchait le différent avec les rouges en s'affrontant a la main chaude* et on était drôlement concentré, c'est tout...
Voila donc qu'ils commencent tous, bleus comme rouges, à m’encercler. J’ai l'impression d'entendre un millier de voix sous mon crâne exploser dans une mélodie discordante : « Le pourpre soit il se castagne et gagne soit il canne », c’était pas moins de deux cents Slaades (en tout cas plus que je pourrais jamais compter avec tous mes doigts et même en y ajoutant mes orteils alrs disons que deux cents ça colle bien avec mon impression du moment et ça tombe juste) réuni en cercle autour de moi. Se tenant par le coude et formant une ronde, et tapant des pieds a qui-mieux-mieux. Et que ça sifflait, et que ça croassait, et que ça hurlait et chantait dans ma caboche. J'aurais donné ma mère si j'en avais eut une pour une fichue aspirine. Puis dans un silence de mort relatif, hormis le barouf des Boum-Pfizz-Wizz de la soupe élémentaire des Limbes (Limbo, Limbo, LIMBOOOO !!!) autour de nous, et hormis également le barouf dans ma boite a cervelle, que je vois un Slaade bleu sortir du lot. Un grand saligot tout de muscle, de nerf et d'ergots empoisonnés. Avant que j’ai pu dire un mot (genre : "Aha, mais je croyais être aux bain-douches des Elysées... Pas grave... Vous n'avez qu'a m'indiquer le chemin de la sortie... et toussa...") il me fonce dessus façon catapulte et il me plante direct. Là je réagit rapidos et lui imprime mon grimoire sur la face. Paf ! En pleine poire. Il vacille légèrement. Mais cette enfumée se remet vite. avant que j’ai put pousser mon avantage le voila sur moi qui me frappe et me refrappe et me re-refrappe. Là, c'est pas glorieux, c'est le moment que je choisit pour tomber a moitié dans les vappes.
Je mets du temps a régénérer mes blessure, en prime il a dut me filer je ne sais quelle horrible maladie dont on a le secret dans la famille, et il n'a pas l’air non plus de vouloir me laisser reprendre mon souffle. C'est critique là, faut que j’arrête de penser comme un Slaade. Faut que je pense plutot comme un enfumé de magot vicelard. Alors c'est l'éclair de génie : je sors la baguette flippante que j’ai tirée a Larron L'ombre (qui n'en avait plus guère l'usage) et je lui en envoie une rafale rageuse d'une peur a te nouer les tripes et a te les faire se relâcher dans le fond de futal. Et le plus barje c'est que ça marche du tonnerre, ce petit fumier se carapate en trombe tout autour de mon bout de quoiquecesoitsansformebiendéfinie. Et pendant ce temps là, moi je guéris. C'est pas la grande forme, mais je tiens debout. Et comme l'autre enbrumé paniqué continue de faire des tours autour-dessus-dessous a toute berzingue le voila qui repasse a ma porté et je lui saute sur le râble et je croque ! Niaque son oeil et son oreille plus un bout de joue. Pas de bol il n'a plus peur, il a la rage. Je croasse avant qu’il me refrappe. Du coup c'est une douzaines de Slaades qui se figent en prime du gros Bleue. Mais moi j'y ait gouté et tu sais ce que ça veut dire pour Krunch : "AUJOURD'HUI ON BOUFFE GRATIS" : je l'alpague je le becte, en une bouchée, maintenant on verra s'il fait autant le malin façe a mes sucs gastriques !
Pas grand chose a dire de la suite, je suis resté là à flotter dans les Limbes (Limbo, Limbo, LIMBOOOO !!!) pendant des heures ou des jours, tout mon corps me brulait mais c'était rien a coté de ce que j'avais mal a la pense - mon royaume pour du bicarbonate de soude -, complètement dans le gaz. Les autres Slaades voyant qu'il ne se passaient plus rien d'intéressant ont dut se disperser. Quand a moi j'ai finit par digérer l'autre brute épaisse et par me remettre en route pour Sigil. Ce qui va se passer par la suite je l’ignore mais s'il y a une morale a tirer de cette histoire c'est que la goinfrerie ça dérouille.
* Dans ma version de la main chaude tu attend que le bougre en face de toi ait tendu ses deux paluches pour lui coller une mandale qui l'allonge pour le compte.
ps: merci beaucoup a medhi pour le gros coup de main sur le texte
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On obtient plus de choses en étant poli et armé d'un bolter qu'en étant juste poli".