Miceldars Barbe vénérable
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| Sujet: La justice à Rokugan Jeu 3 Oct 2024 - 15:22 | |
| Les agents de la justiceLa justice en Rokugan est la responsabilité des magistrats de clans (communément appelés magistrats). Ces samourais sont chargés de faire respecter la loi impériale et d'arrêter et punir ceux qui l'enfreignent. Il est important de noter que la nomination d'un magistrat est très souvent une décision politique et n'a rien à voir avec la compétence réelle du magistrat pour exercer ses fonctions. Un magistrat possède deux types d'assistants : - Les yorikis : ce sont des samourais placés sous l'autorité directe du magistrat. Ils sont considérés comme ses représentants et exercent donc son autorité. Si un yoriki se déshonore d'une façon ou d'une autre, il déshonore aussi le magistrat qu'il sert. Les magistrats peuvent nommer eux-mêmes leurs yorikis
- Les doshins : les doshins sont d'un statut inférieur à celui d'un yoriki et sont très souvent choisis parmi les heimins. Les doshins peuvent faire appliquer la loi auprès des heimins et des hinins, mais ils n'ont pas le pouvoir de s'opposer à un samourai. Il peut cependant arriver que des doshins empêchent un samourai de nuire, par exemple si un samourai déclenche une bagarre sous l'emprise de l'alcool (l'humiliation de se faire arrêter par un doshin est alors une punition considérée comme suffisante pour le samourai)
Bien que les lois impériales s'appliquent à tous les sujets de l'empire, elle est très inégale en fonction des castes. Un samourai qui commet un crime envers un heimin sera beaucoup moins sévèrement puni (voire pas puni du tout), alors qu'un heimin qui commet un crime envers un samourai recevra généralement une punition bien plus lourde. Prouver la culpabilitéLes «enquêtes criminelles» des magistrats suivent un schéma assez simple et reposent sur peu d'éléments : - Le témoignage : c'est l'élément de preuve le plus solide, mais il dépend énormément du statut du témoin ; la parole d'un samourai de haut rang sera quasiment une preuve irréfutable là où celle d'un samourai sans distinction (ou pire, d'un heimin) ne suffira pas à accuser une personne ayant un minimum d'influence. En général, il vaut mieux avoir le témoignage d'une personne ayant un rang social supérieur à celui de l'accusé, ou bien plusieurs témoins de même rang (ou de rang légèrement inférieur)
- La preuve matérielle : il s'agit souvent d'objets trouvés sur le lieu du crime ou chez l'accusé. Par exemple, trouver une arme gravée d'un symbole de la Grue sur la scène de crime sera une preuve solide que le coupable fait partie du clan de la Grue
- La preuve magique : par décret impérial, ce type de preuve n'est PAS recevable. Un shugenja n'a pas la possibilité d'accuser qui que ce soit après avoir interrogé les esprits, ces derniers n'étant pas considérés comme fiables, en particulier parce qu'ils peuvent avoir été perturbés par un shugenja suffisamment puissant
- La confession : obtenir la confession écrite du coupable présumé est la preuve ultime et sert à clore définitivement une enquête. Évidemment, tous les criminels ne se confessent pas de bonne grâce, et il est donc tout à fait commun de recourir à la torture jusqu'à ce que ce dernier consente à avouer son crime. Une fois qu'une enquête a été close avec une confession écrite il n'est plus possible de revenir dessus (ce serait un grave manquement à l'honneur)
- La torture : comme mentionné précédemment, la torture est une méthode commune pour faire avouer un crime à un coupable présumé. Évidemment, un samourai ne pratique jamais la torture lui-même, il fait appel à des hinins ayant une formation de tortionnaires. Elle peut également être utilisée pour obtenir des informations de la part d'un complice présumé. Recourir à la torture ne va pas à l'encontre de l'honneur d'un samourai, sauf s'il s'agit de l'appliquer à une personne considérée comme faible (un enfant ou un vieillard, par exemple)
Voila les seuls éléments sur lesquels s'appuient les samourais pour trouver et punir les criminels. Des méthodes telles que l'examen du corps d'une victime, les déductions logiques, l'évaluation psychologique du suspect ou la recherche de mobiles ne sont pas des outils dont les magistrats se servent (et qui n'ont pas d'importance aux yeux des samourais). Seuls les Kitsuki du clan du Dragon font exception à cela, mais ils sont moqués par les autres clans. Crimes et châtimentsLes punitions en cas de manquement à la loi impériale sont généralement assez sévères, en particulier envers les heimins et hinins. Voici quelques exemples de punitions communes : - La réprimande publique : n'est employée que pour les crimes mineurs, en général des manquements mineurs à l'étiquette ou au code du bushido. Le samourai peut également être amené à présenter publiquement ses excuses
- L'humiliation : concerne principalement les samourais qui ont manqué à leur devoir (sans que ça soit trop grave non plus) ou qui se sont déshonorés de façon notable en public. L'humiliation peut prendre de très nombreuses formes selon l'inventivité de la personne qui décide de la punition. Une façon commune d'humilier un samourai est de le forcer à accomplir une tâche qu'il déteste notoirement ou qui est dévalorisante aux yeux de ses semblables, ou bien encore en le forçant à se soumettre à une personne d'un rang social inférieur au sien. On peut dire que la réprimande publique est une forme légère d'humiliation
- L'amende : n'est appliquée que pour ceux ayant une certaine fortune personnelle, donc généralement des marchands ou des artisans talentueux. Dans le cas où le criminel est un heimin, il peut simplement se voir confisquer tous ses biens ainsi que son commerce
- L'interdiction de se rendre sur le lieu de la faute : un samourai qui se bat dans une taverne pourra avoir l'interdiction d'approcher de la-dite taverne pendant quelques semaines ou mois. Ce genre d'interdiction peut s'étendre à une zone plus large, par exemple si l'altercation a eu lieu dans le quartier des plaisirs de la ville, le samourai aura l'interdiction de se rendre dans le quartier en question
- L'assignation à domicile : il n'y a pas vraiment de prison en Rokugan. Bien que les magistratures disposent de quelques cellules, elles sont plutôt utilisées pour enfermer un suspect le temps que sa culpabilité soit prouvée et son châtiment prononcé. Il est cependant possible qu'un samourai soit condamné à une «peine de prison à domicile» : il a alors l'interdiction de quitter sa maison pendant une certaine durée
- Le châtiment corporel : cette punition est quasi-exclusivement réservée aux heimin et hinins, et c'est presque la punition de base pour eux. Si un samourai coupable de nuisance publique (typiquement la bagarre de taverne) peut s'en sortir avec une réprimande, un heimin va généralement recevoir quelques coups de fouets ou de bâton sur la place publique
- L'exil : un samourai qui commet une faute grave envers son seigneur peut se retrouver banni d'une cour ou d'une cité et se retrouve souvent assigné à la surveillance d'un poste frontière ou de n'importe quel endroit reculé où il sera oublié du reste du monde. Si la faute est particulièrement déshonorante, il peut même être chassé de son clan est devenir ronin
- La peine de mort : tous les crimes les plus graves sont punis d'une condamnation à mort (parfois avec un supplément de châtiment corporel avant). Un samourai condamné à mort sera généralement pendu tandis que les heimins ou les hinins ont droit à des traitements un peu plus spectaculaires comme être écartelés ou plongés dans de l'huile bouillante. Un samourai condamné à mort peut se voir accordé le droit de faire seppuku, mais ça peut lui être refusé si son crime est particulièrement horrible
Vous remarquerez que la majorité de ces punitions ne s'appliquent que pour des samourais, là où les punitions pour les heimins et hinins se résument aux châtiments corporels et à l'exécution (l'amende dans de rares cas). Le seppukuUn samourai reconnu coupable d'un crime grave ou particulièrement déshonorant demandera souvent la faveur de pouvoir faire seppuku (même s'il n'est pas condamné à mort). Le seppuku, suicide rituel chez les samourais, permet à celui qui l'accomplit de laver son honneur (à condition qu'il le fasse correctement). En cas de seppuku réussi, le samourai meurt la tête haute, son honneur lavé de ses pêchés. C'est important pour l'âme du samourai lors de sa prochaine vie dans la Roue céleste, mais c'est aussi important pour sa famille et son clan, car il ne faut pas oublier que le déshonneur d'un samourai rejaillit sur ses proches. Exemples de crimes et de punitions associées- Comportement déshonorant : un samourai qui manque à l'étiquette sans déranger personne (par exemple il titube simplement dans la rue parce qu'il a trop bu) sera tout simplement ignoré par ses semblables par politesse, et cela ne constitue donc pas un délit. En revanche, s'il commence à déranger d'autres personnes (par exemple en chantant à tue-tête ou en se battant), il s'expose à une réprimande ou une restriction temporaire de circulation (voire une consignation à domicile dans les cas les plus graves). Un heimin coupable de la même faute recevra souvent quelques coups de bâton
- Corruption : il s'agit d'un grave manquement au devoir. Un samourai coupable de corruption s'expose au minimum à l'exil, au pire à l'exécution (avec généralement la possibilité de faire seppuku). Un heimin sera simplement exécuté
- Vol : s'il s'agit d'un simple vol à l'étalage, la punition sera souvent quelques coups de fouet ou de bâton dans la mesure où ce genre de délit n'est pratiqué que par les heimins ou bien des ronins (qui s'exposent alors au même genre de châtiment). S'il s'agit d'un vol plus important, par exemple un samourai qui détourne des fonds, c'est un crime hautement plus grave et le coupable échappera difficilement à l'exécution
- Violence envers une personne : ça dépend beaucoup du degré. S'il s'agit d'une simple bagarre de taverne, ça n'aura pas de lourdes conséquences (voire pas du tout comme chez le Crabe où les bastons de taverne sont presque une forme de divertissement). Si des armes sont tirées et que le sang coule, c'est une autre histoire : les samourais peuvent alors être consignés chez eux et sont généralement condamnés à payer les réparations des dégâts qu'ils auraient causé. Si cela résulte en la mort d'un samourai, le coupable n'aura pas d'autre choix que de faire seppuku. Dans de rares cas de tensions entre des samourais de clans opposés, une telle altercation peut être vue comme une simple escarmouche militaire et ne pas avoir de conséquence notable. Les affrontements entre heimins sont punis avec des châtiments corporels, et s'il y a des blessures très sérieuse ou des morts, les coupables seront exécutés. Un heimin qui blesse un samourai, même de façon légère, ne peut généralement espérer autre chose qu'une exécution en réponse
- Crime organisé : on parle ici de personnes qui s'associent pour former des groupes de bandits ou de pirates, par exemple. Qu'ils soient heimin ou samourais (généralement ronins) ils sont tués, que ce soit lors de l'assaut de leur campement ou via une exécution s'ils ont été capturés
- Meurtre : il s'agit ici d'attenter volontairement à la vie de quelqu'un de façon préméditée. Il est rare qu'un tel crime ne résulte pas en une exécution (si la victime était suffisamment influente, il est même possible que le samourai coupable n'ai pas le droit de faire seppuku). Si l'assassin a une grosse influence politique et parvient, par miracle, à éviter l'exécution, il sera forcément exilé dans des contrées reculées ou chassé de son clan
- Trahison : il s'agit d'un des crimes les plus graves en Rokugan, car on considère qu'il s'agit d'une trahison envers l'impératrice elle-même et l'Ordre céleste. La trahison peut prendre de nombreuses formes : assassiner un agent impérial, pactiser avec des ennemis de l'empire, s'associer ou commercer avec des gaijins, utiliser le poivre gaijin, utiliser une magie interdite ou encore prononcer d'ignobles blasphèmes. Un traître ne peut s'attendre à aucune pitié : le mieux qu'il puisse espérer est d'être tué à vue par des agents impériaux car s'il est capturé il n'aura droit qu'à une mort particulièrement douloureuse sur la place publique (un samourai coupable de trahison a peu de chance de se voir accordé le seppuku). En cas de trahison particulièrement odieuse, la punition peut s'étendre à la famille du coupable
Les duelsLes duels entre samourais ont une place particulière dans la justice rokuganie. Ils interviennent en général pour des questions d'honneur : un samourai en a offensé un autre en l'insultant ou en portant atteinte à son honneur d'une quelconque manière. L'individu offensé est parfaitement en droit de réclamer un duel pour laver l'affront qui lui a été fait. Un duel doit en principe être autorisé par les daimyos respectifs des deux opposants ou, à minima, par leurs supérieurs directs à condition qu'il s'agisse d'un duel au premier sang (un duel à mort devra forcément être autorisé par les daimyos ou le champion du clan). Cependant, les duellistes ayant rarement la patience d'attendre une telle autorisation et souhaitant régler l'affaire immédiatement, les duels illégaux sont monnaie courante. Un duel illégal n'aura souvent que peu de conséquences pour les participants : une réprimande, éventuellement une assignation temporaire à leur domicile, voire aucune sanction si le magistrat considère que la raison du duel était particulièrement noble. Si le duel entraîne la mort d'un des participant en revanche, les répercussions peuvent être plus importantes (au grand minimum le survivant va perdre de l'honneur) et vont dépendre d'un certain nombre de facteurs : - Que fait le vainqueur pour se racheter ? Au minimum on attend de lui qu'il remette le daisho du perdant à sa famille, mais il sera bien vu de sa part d'offrir une certaine compensation supplémentaire. Un samourai qui manque à ces règles basiques s'expose à une plus grande sévérité de la part des magistrats (au point qu'ils peuvent même considérer cela comme un meurtre plutôt qu'un duel illégal)
- Quel était le rang social de la victime ? Plus le perdant avait un statut social élevé par rapport au vainqueur, et plus la sanction sera lourde
- Quels sont les soutiens politiques des deux participants ? Si le vainqueur a de bon alliés suffisamment haut placés, il peut espérer s'en sortir avec une peine légère. En revanche, si sa victime avait de bons appuis et lui non, il peut s'attendre à de lourdes conséquences
Il y a un cas d'exception : un duel entre deux samourais appartenant à des clans qui sont officiellement en guerre. Dans ce cas, on considère que les deux samourais ont l'autorisation tacite de leurs chefs respectifs pour livrer le duel et il n'y aura généralement aucune conséquence ni pour l'un ni pour l'autre. Magistrature d'émeraudeC'est la plus haute instance judiciaire de l'empire. Les magistrats d'émeraude sont au service du champion d'émeraude qui est le champion de l'impératrice elle-même. Là où les magistrats de clan n'ont aucune autorité en dehors de leur territoire, les magistrats d'émeraude opèrent dans l'empire tout entier. Ils s'occupent des crimes considérés comme des menaces pour l'empire ou qui impliquent plus d'un clan. Ils peuvent aussi être responsables de la collecte des taxes impériales. Exemples de cas tombant sous la juridiction des magistrats d'émeraude : - Crime envers l'impératrice : toute menace ou insulte envers l'impératrice, sa famille ou une des famille impériales. Cela s'étend également à ceux qui servent directement l'impératrice, comme par exemple les magistrats d'émeraude eux-mêmes ou la garde impériale
- Crime d'envergure impérial : tout crime qui dépasse les frontières d'un seul clan, comme par exemple un meurtrier prolifique ou une fraude sur les taxes impériales
- Incursions de l'outremonde : il arrive que des créatures de l'outremonde pénètrent dans l'empire malgré la vigilance du Crabe. Bien que venir à bout de ces créatures n'incombe pas spécifiquement aux magistrats d'émeraude, ces derniers peuvent ensuite enquêter pour voir si cette intrusion n'est pas la conséquence d'une négligence ou, pire, d'un acte délibéré
- Fugitifs : quelqu'un qui a réussi à fuir les représentants de l'autorité en quittant les terres du clan où il est recherché
- Désordre civil : n'importe quel trouble à suffisamment grande échelle (par exemple une révolte paysanne ou une troupe de bandits particulièrement nuisibles)
En plus de cela, les magistrats d'émeraude ont un certain nombre de devoirs, comme par exemple signer des autorisations de voyage (ils ne sont pas les seuls à pouvoir le faire, ceci étant), protéger des dignitaires si ceux-ci le demandent, faire des rapports réguliers au champion d'émeraude pour rapporter toute information pertinente, etc... En cas de besoin, le champion d'émeraude dispose de plusieurs légions d'émeraude qu'il peut déployer. Lors de conflits majeurs, le champion d'émeraude est également le commandant de l'armée impériale (commandement partagé avec le shogun). Magistrature de jadeLes magistrats de jade sont une variante des magistrats d'émeraude spécialisés dans les crimes magiques, les blasphèmes religieux, les interventions d'esprits ou de créatures surnaturelles et l'influence de l'outremonde. Les magistrats de jade sont au service du champion de jade qui, par tradition, est un puissant shugenja. La magistrature de jade comporte beaucoup de shugenjas dans ses rangs par rapport aux autres organismes de l'empire. En dehors de cela, le fonctionnement de la magistrature de jade est assez similaire à celle de la magistrature d'émeraude. En cas de force majeure, le champion de jade dispose d'une unique légion de jade sous ses ordres. | |
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