— Histoire —
Venue de l'ombre pour échapper à l'avancée des glaces, une tribu d'hommes-ours s'établit dans cette région il y a plusieurs générations. Prenant le nom de Voïlakjs ils se dispersèrent aux alentours en de plus petites communautés.
— Mode de vie —
Durant la belle saison, "Ceux de la Lune du Lac" occupent les rives du Melakj, tandis que le clan *remonte à la source* suivant l'Oss'Eleyn pour hiverner dans leur refuge, à une dizaine de jours en amont, dans les contreforts montagneux.
L'esprit tutélaire du clan depuis leur implantation sur ce site est l'image de la lune qui se reflète dans le lac. Lors de leur initiation son nom secret et magique est révélé aux jeunes gens.
— Organisation sociale —
Leur société est égalitaire, nulle tâche n'est assignée d'office à un sexe ou l'autre, de même que nul n'y est spécialement stigmatisé ou sacralisé.
Ce sont les besoins de la communauté et les talents propres aux individus, ainsi que leurs préférences dans une certaine mesure, qui assignent sa place à chacun.
La prise des décisions importantes pour la vie ou l'avenir de la communauté se fait de manière collégiale, souvent suite à des palabres entre les membres de celle-ci. Les personnes les plus compétentes ou expérimentées sont appelées à trancher dans ces débats (guérisseur, meneuse de chasse, artisan reconnu, etc.) ; ceux-là sont appelés Hu'thegâ pour l'occasion.
— Habitat —
Ukimana : les lieux de vie du campement lacustre sont organisés en demi-cercle tourné vers le lac, avec au centre une vaste maison commune où le clan mange et dort (principalement) bien qu'on y travaille et débatte occasionnellement. Celle-ci est entourée de huttes dédiées (ateliers, entrepôt de matières premières, séchoir, intimité des couples, loge rituelle, etc.).
Obimana : le séjour troglodyte est orienté manière assez similaire. C'est une vaste grotte ouverte et aménagée qui fait office de communs, ses entrailles sont utilisées pour célébrer les offices saisonniers, et des abris sous roches servent de dépendances remplissant des fonctions semblables au gré des besoins.
— Us et coutumes —
L'entraide et l'honnêteté sont considérées comme des vertus cardinales par le clan.
Sont tabous pour les Voïlakjs :
• le meurtre d'un membre de la tribu par un autre est un interdit absolu passible de lourdes conséquences tel le bannissement du coupable.
• l'inceste concerne l'union entre personnes nées au sein d'un même clan et issus de la même mère. D'une façon générale les relations sexuelles entre parents proches sont mal perçues.
• l'anthropophagie est prohibée dans le clan, bien qu'elle demeure sous forme funéraire dans certains autres de la tribu. On raconte que "Ceux des roseaux" auraient pratiqué une forme alimentaire de celle-ci.
Tabous plus spécifique à "Ceux de la lune du lac"
• polluer le lac (physiquement ou spirituellement) doit faire l'objet de rites expiatoires, en conséquence il est malvenu de disputer sur ses rives et personne n'oserait se soulager dans celui-ci
• l'Orn Mâk'mana (période de la nouvelle lune) est néfaste, aussi chacun doit éviter de sortir ces nuits-là. A fortiori, nul n'oserait quitter le campement par crainte des esprits mauvais et des fantômes, surtout dans les montagnes.
Traditions et coutumes :
• durant les nuits de Ti mana (pleine lune) le clan se livre à des libations accompagnées de chants et des danses pour honorer leur esprit tutélaire. Plus encore la saison du réveil (printemps) donne lieu à un festival destiné à renouveler le monde.
• Lorsque le clan quitte le camp d'été pour rejoindre Obimana, une cérémonie de remerciement à l'esprit du lac est organisé afin que celui-ci les accueille avec bienveillance l'année suivante
• les chasseurs ont pour habitude de conserver un morceau de chaque animal ou ennemi tué pour se prémunir de la vengeance de ce dernier
— Passage à l'âge adulte —
Vers sa onzième année, le jeune initié reçoit durant toute une saison (d'ordinaire au printemps) une formation aux choses de la vie : rites et coutumes, chasse et pêche, conception et contraception, savoirs et artisanats.... Au terme de celle-ci, après avoir eu le corps entièrement rasé, puis en présence de tout le clan il s'immergera entièrement dans le lac (c'est souvent sa première expérience de la natation) pour recevoir la bénédiction des esprits de celui-ci.
Jusque là , les enfants doivent se tenir, autant que possible, éloignés de la berge pour éviter d'enfreindre les tabous de la communauté (et incidemment de minimiser les noyades accidentelles).
— Pratiques funéraires —
A quelques jours du camp d'hiver, au zénith, sous la ligne de crête, se trouve le cimetière du clan : le "Puits aux Ossements". C'est un endroit secret pour les étrangers (même les autres membres de la tribu).
La coutume veut que chacun fasse une offrande aux mourants pour les accompagner dans l'après-vie. Il est également courant de mener les parents volontaires jusqu'à ce lieu sacré de la montagne pour y mourir.
Est-il possible que ce site ait appartenu à un autre peuple par le passé ? C'est en tout cas ce que l'ancienneté du lieu et le nombre de dépouilles qui y gisent semblent attester.
— Ressources —
Le lac et la rivière sont poissonneuses, il s'agit d'ailleurs de la proie de prédilection du clan.
La forêt regorge d'oiseaux et de petits mammifères, tandis que sur les contreforts le clan chasse le bouquetin qui abonde dans la région, ainsi qu'occasionnellement le cheval et les cervidés
Les résineux qui poussent dans région fournissent de l'écorce pour la vannerie, du bois en quantité pour les abris ainsi que de la résine aux propriétés médicinales reconnues.
Sur les rives du lac le clan dispose d'argile à profusion pour la poterie et pour consolider les huttes du camps de la belle saison. Il parvient à extraire de l'ocre en quantité modérée des environs. Dans les contreforts, non loin de l'hivernage, une carrière de pierre couvre l'essentiel des besoins pour la fabrication d'outils ; néanmoins la veine exploitée menace de s'épuiser d'ici quelques années.
Vers le levant aux confins du territoire du clan, prés du Kehks'kani, se trouvent les bauges : un secteur riche en sangliers, mais selon les contes hanté par le Sasquatch.
Une vision cyclique de l'ordre naturel prédomine au sein du clan, chaque créature y occupant une place et un rôle bien précis, cette vision des choses implique également que chacun ait une part autorisée sur les ressources disponibles et qu'on se limite à des prélèvements raisonnables. Dans ce système, les grands prédateurs tels les lions gris, hyènes, loups ou ours (bien qu'en tant qu'ancêtre le statut de ce dernier soit quelque peu ambigu) sont perçus comme les membres "concurrents" d'autres tribus.
— Mythes —
La migration qui les a conduit dans cette région est le sujet de plusieurs récits où la tribu migre guidée par les esprits, tantôt pour fuir les géants du gel, tantôt pour échapper à l'esclavage des hommes des neiges.
Selon la tradition c'est Po'Pah Beluga qui aurait enseigné à nager aux membres de la tribu et Kani'hounâ qui leur aurait enseigné la pêche. Saumon et Ourse se disputent d'ailleurs souvent la vedette dans les contes du clan.
Dans de nombreuses farces les moustiques sont représentés comme des esprits malins qui finissent bernés ou ridiculisés à la fin.
Le puits aux ossements est un passage vers le Ceymone, le monde des morts sous-terrain. Cet endroit serait gardé par de puissants esprits qui déchaîneraient leur colère sur ceux qui oseraient le profaner
— Relations avec les autres clans —
D'une façon générale "Ceux de la lune du lac" passent pour ne pas êtres commodes et prompt a la fâcherie : un proverbe a leur sujet dit que *il ne faut pas troubler le reflet de la lune dans l'eau*.
Le clan entretient des relations régulières avec "Ceux du Saumon", allant réciproquement les un chez les autres chercher leurs époux et épouses l'un chez l'autre.
Le clan n'a plus aucune relation avec "Ceux des roseaux", un ancien conflit aux origines obscures les ayants opposés et ayant cessé il y a deux générations. On ne sait pas exactement ce que sont devenus ces derniers.