Ceci est le résumé du scénario de Donjons et Dragons qui a eu lieu en décembre. Ce dernier s'est révélé assez épique niveau incompétence chronique et épidémie de bras cassés, si bien que je trouvais dommage de ne pas en garder une trace. Donc voici.
Je précise que je n'avais pas pris de note ce jour là vu que c'était un scénar unique ; tout est fait de mémoire, donc certaines choses sont passées à la trappe, notamment le nom des personnages (que je désignerai par leur classe/race). D'ailleurs, si je me rappelle très bien des classes, il se peut que je me trompe sur la race d'un ou deux personnages. Mais bon c'est pas bien grave, ça n'a pas trop d'importance pour le récit.
Pour ma part je jouais un fier barbare niveau 1 que j'ai décidé de renommer à postériori Afflelou, vous comprendrez pourquoi en lisant (pour ceux qui n'étaient pas présents).
Voici donc :
Les aventures d'Afflelou le barbare au donjon des bras cassés
Par un beau jour, Afflelou le barbare chassait tranquillement le caribou dans les steppes de je-sais-plus-où-mais-on-s'en-fout lorsque, humant l'air ambiant et levant les yeux au ciel, il sentit venir une de ces tempêtes redoutables donc le climat local avait le secret. Se mettant promptement à chercher un abris, il aperçu au loin une colline surmontée d'une tour à priori abandonnée. Il se dirigea alors dans cette direction, espérant y trouver un refuge.
Alors qu'il gravissait la colline, il vit une entrée taillée dans la roche d'où s'échappaient la lumière d'un feu et des odeurs de cuisine. Il s'approcha de la porte délabrée et la franchit avec prudence, saluant les réfugiés d'un "Paix de la tempête", signifiant ainsi qu'il voulait simplement profiter de l'abris en mettant de côté toute querelle qu'il pourrait avoir avec l'une ou l'autre des personnes présentes. Ces dernières lui rendirent ce même salut, l'un d'eux l'invitant même à venir se servir une part du repas fraîchement préparé.
La chasse lui donnant toujours faim, notre bon barbare ne se fit pas prier et s'installa avec les autres. En plus de lui-même, le groupe ainsi réfugié dans cette pièce taillée à même la colline se composait de deux guerriers (un humain et un demi-orque), un prêtre humain, un rôdeur demi-orque, une elfe roublarde et un gnome mage. Ce dernier faisait un peu peur à voir tellement il avait l'air malade et décharné (d'ailleurs tout le monde lui avait interdit d'approcher de la marmite de nourriture de peur qu'il la contamine), et il était venu sur le dos d'une mule tout aussi pitoyable que lui. Cette dernière occupait d'ailleurs un coin de la pièce aux cotés de la mule (bien plus vaillante) d'un des guerriers.
Alors que le groupe dégustait paisiblement le repas, un puissant coup de tonnerre retentit à l'extérieur. Probablement affolés par ce vacarne soudain, une quinzaine de gros rats firent irruption d'une des salles attenantes et se mirent attaquer nos vaillants héros à coups de dents. Alors que tout le reste du groupe se levait pour se défendre, le gnome miteux se retrouva immédiatement terrassé par les deux rats qui se jetèrent sur lui avant d'avoir pu faire quoi que ce fut.
Afflelou, quant à lui, essayait vainement de tuer les deux bestioles qui osaient s'attaquer à lui en faisant de grands moulinets de sa lourde hache. Si, par chance ou par habilité, il ne frappa aucun de ses compagnons improvisés, il ne parvint pas d'avantage à toucher les deux rongeurs qui commençaient à le grignoter. Heureusement, ses compagnons parvinrent à se débarasser du gros de la horde, les derniers spécimens essayant alors de s'enfuir. Mais Afflelou ne l'entendait pas de cette oreille, et il réussi finalement à pulvériser l'une des créatures fuyardes d'un magistral revers de hache qui la fit exploser, projetant un peu plus de sang sur le gnome qui en perdait lui-même beaucoup.
La horde sauvage maîtrisée, le groupe retourna à son repas tandis que le prêtre s'occupait promptement de soigner le malheureux gnome (du moins, à soigner les deux coupures qui avaient failli le tuer, mais son état global restait aussi lamentable qu'à son arrivée). La pitance avalée, le groupe décida d'explorer un peu le lieu dans lequel il s'étaient réfugiés en attendant le retour du beau temps. Dans l'une des deux salles attenantes (pas celle d'où provenaient les rats, mais l'autre), ils découvrirent un coffre un pierre qui attisa leur curiosité (sauf celle du rôdeur, qui décida d'aller voir la pièce d'où étaient sortis les rongeurs).
Alors que le barbare s'apprêtait à soulever la plaque de pierre, l'un des membres du groupe fit remarquer qu'il était courant dans ce genre de lieu d'être victime de pièges dissimulés, et qu'un peu de prudence ne serait pas superflue. L'elfe roublarde pris alors sur elle d'examiner soignement le coffre et annonça fièrement que celui-ci ne présentait rien de suspect, qu'ils pouvaient l'ouvrir en toute confiance. Rassuré, le barbare se saisit alors du couvercle de pierre, prévenant toutefois l'elfe que si ça tournait mal elle allait s'en prendre une.
Bandant ses biceps, Afflelou fit glisser la dalle sur le coté et récolta pour ses efforts quelques-uns des dards qui arrosèrent le groupe depuis des trous situés au plafond. Si quatre d'entre eux ne furent pas blessés (les guerriers et le prêtre grâce à leurs armures, et le rôdeur parce qu'il était parti tout seul ailleurs en bon associal qu'il était), l'elfe et le barbare se retrouvèrent tous deux avec des dards plantés dans la peau. Heureusement, il en fallait plus que ça pour les terrasser... contrairement au pauvre gnome qui fut projeté sur le chemin de l'au-delà pour la seconde fois en moins de 20 minutes à cause d'une fléchette plantée dans son torse rachitique.
Chose promise, chose due, l'elfe se prit un pain magistral du barbare pour la punir de son incompétence, l'assommant pour le compte tandis que le prêtre s'occupait de stabiliser l'état du frêle mage. C'est à ce moment là que le rôdeur revint, brandissant fièrement la tête d'une créature qu'il venait d'occire plantée sur son trident.
Ils examinèrent finalement le contenu du coffre ouvert et y trouvèrent quelques objets qu'ils devinèrent magiques. Emportant leur butin chèrement acquis, ils revinrent dans la pièce centrale pour y panser leurs plaies : le prêtre porta le gnome toujours gravement blessé (il n'était plus en mesure de soigner magiquement ce jour là) et le barbare traînant derrière lui l'elfe inconsciente par un pied.
De retour dans la première salle, l'elfe fini par reprendre connaissance et se rendit compte qu'elle avait toujours un dard fiché dans le bras. Si celui-ci ne présentait pas un danger mortel car non empoisonné, ils se dirent qu'il valait tout de même mieux le retirer pour éviter une infection (ou tout simplement la gêne que pouvait présenter un truc planté dans le bras). Malheureusement, l'opération (qui semblait relativement simple) se révéla bien plus ardue que prévue. Nos compagnons se succédèrent l'un après l'autre auprès de l'elfe pour tenter de lui retirer ce petit objet pointu sans y parvenir, chacun d'eux aggravant même la blessure. Alors qu'ils se demandaient comment le dard pouvait rester ainsi planté dans ce bras tellement charcuté qu'il n'existait presque plus, l'elfe sombra à nouveau dans l'inconscience, cette fois à cause de la douleur et de l'hémorragie engendrées par les "soins" de ses camarades. Ils finirent tout de même par réussir à retirer ce fichu bout de bois pointu après avoir amené la seule femme du groupe à se vider de son sang alors qu'elle était seulement légèrement blessée avant leur intervention, mais après tout on a rien sans rien.
Se disant qu'ils avaient tous besoin de repos, le groupe décida de camper sur place pour la nuit, la tempête étant de toutes manières loin de se calmer. Le lendemain, le prêtre pu à nouveau user de magie pour ramener l'elfe à elle (et lui réparer son bras en charpie) et pour soigner les diverses blessures plus ou moins graves subies par le reste du groupe. Le gnome, en revanche, fut laissé dans son état comateux car le groupe se dit qu'il serait un peu dommage d'user de magie pour le ranimer alors qu'une simple quinte de toux risquait de l'amener à nouveau sur le chemin du paradis des gnomes pouilleux. Il serait toujours temps de s'occuper de lui le lendemain, lorsque tout le monde aurait récupéré.
Les compagnons passèrent alors la journée à panser leurs plaies et se préparèrent à une nouvelle nuit, instaurant des tours de garde. Alors que le guerrier demi-orque veillait sur ses camarades endormis, il fut distrait par le braiement des mules juste au moment où trois javelos furent projetés sur lui depuis le couloir qu'ils n'avaient pas encore exploré. Se prenant les trois projectiles de plein fouet, le pauvre guerrier s'écroula avant d'avoir pu donner l'alarme. Heureusement, le bruit que fit son armure en tombant suffit à tirer les autres de leur torpeur (sauf le gnome qui gambadait toujours vers la lumière), juste à temps pour se défendre contre les trois hobgobelins qui venaient de jaillir du couloir. Si les deux premiers furent tués sans trop de peine, le dernier parvint à se défendre suffisamment longtemps pour appeler à l'aide. Alors que la troisième créature trépassait, nos héros entendirent d'autres ennemis arriver par le couloir. Le rôdeur et le barbare se postèrent chacun d'un coté de la porte pour les réceptionner tandis que le guerrier encore debout et l'elfe bandaient leurs arcs et que le prêtre essayait de contenir l'hémorragie de leur camarade à terre.
Lorsque trois nouveaux hobgobelins arrivèrent, le barbare et le rôdeur les accueillirent au contact tandis que les deux archers décochaient leurs flèches. Notre cher Afflelou mis toute sa force dans son coup visant à décapiter son ennemi. Malheureusement, son léger strabisme lui joua des tours et ce fut le mur qui reçu la frappe ; la pauvre hache fut fracassée contre la pierre. Le guerrier tira à nouveau, tuant l'un des assaillants avec l'aide du rôdeur. L'elfe décocha également une flèche, mais apparemment le strabisme du barbare était contagieux et c'est ce dernier qui reçu le projectile dans un endroit que je me garderai de citer. Excédé par l'incompétence pathologique de l'elfe, Afflelou se retourna brusquement et lui balança les restes de sa hache en pleine figure, qu'elle parvint tout de même à esquiver magistralement en restant parfaitement immobile.
Tandis que le rôdeur s'avançait dans le couloir pour affronter un nouvel ennemi, il dû se plaquer au sol pour esquiver la charge d'une créature qui se jetta littéralement par dessus lui pour atterir dans la salle. Y voyant une belle occasion, Afflelou se saisit d'une épée courte appartenant à l'un de leurs adversaires défunts et voulu frapper cet ennemi trop téméraire. Malheureusement, son strabisme ne l'entendait pas ainsi, et c'est le rôdeur allongé sur le sol qui reçu la lame en pleine poitrine, réduisant encore le nombre d'aventuriers en état de se battre.
La créature qui avait sauté au milieu de la salle fut tout de même vaincue par l'elfe et le guerrier, et ils se tournèrent vers le dernier assaillant. Le guerrier banda à nouveau son arc, peut-être un peu trop fort cette fois, car la corde se cassa net. Heureusement, le prêtre (qui avait enfin réussi à retirer les javelos du corps de leur camarade au sol) se relevait, sa fronde à la main. Il la fit tournoyer en libéra le projectile qui alla directement frapper l'elfe en pleine tête (qui se trouvait pourtant derrière lui). Ne s'étant pas encore totalement remise des "soins" apportés à son bras, celle-ci s'écroula sur le sol pour la troisième fois depuis le début de l'aventure (mais seulement la deuxième fois pour cause de blessure grave !).
Des septs compagnons, il n'y en avait donc plus que trois qui n'étaient pas à l'agonie. Heureusement, ils parvinrent à venir à bout du dernier hobgobelin sans plus de dégâts.
Il fallut atttendre la fin de la nuit pour que le prêtre soit en mesure de ranimer les blessés (sauf le gnome, qui était toujours en bas de la liste des priorités, et l'elfe qui était encore trop gravement blessée et allait nécessiter d'avantage de soins). Alors qu'ils pansaient leurs plaies, le rôdeur (qui s'était plutôt bien remis de son coup d'épée au poumon) se porta volontaire pour aller voir à l'autre bout du couloir d'où étaient venus les hobgobelins s'il n'y trouvait pas les affaires des créatures, et notamment leur nourriture, les provisions des compagnons étant sérieusement entamées. Cependant, mû par sa curiosité, le rôdeur décida de s'aventurer un tout petit peu plus loin. Quelle ne fut pas la surprise du groupe lorsque ce dernier revint non pas avec de la nourriture mais plutôt un gros zombi à ses trousses. Les cinq héros qui tenaient plus ou moins sur leurs jambes encerclèrent cette nouvelle menace pour l'affronter. C'est alors que le barbare décida qu'il était temps de laisser éclater sa rage et frappa de toutes ses forces... le zombi (oui cette fois-ci il y est arrivé, mais vu la taille du machin ça aurait été dur de le rater). Cependant, malgré les dégâts occasionnés, leur adversaire pourrissant tenait toujours debout et envoya valdinguer notre brave Afflelou contre le mur, mettant un terme à sa brève fureur. Heureusement, aucun des autres compagnons ne subit de blessure grave et ils parvinrent à terrasser cette nouvelle menace.
Après deux nouveaux jours de repos et une mule transformée en ragoût, tout le groupe pu enfin être ranimé (oui, même le gnome qui venait de passer les quatre derniers jours à marcher le long d'un chemin lumineux). Le guerrier humain ayant dégoté une hache flambant neuve sur le cadavre du zombi (pléonasme), il fit don de celle qu'il avait auparavant au barbare pour remplacer celle qu'il avait malencontreusement fracassée.
Tout frais, tout pimpant, le groupe pu enfin s'aventurer dans le fameux couloir jusqu'au campement des hobgobelins où ils trouvèrent quelques rations de nourriture supplémentaires. Dans la salle suivante, ils trouvèrent la stèle où dormait le zombi, ainsi qu'une certaine quantité de pièces d'or sur le sol qu'ils se dépêchèrent de ramasser. Poursuivant leur exploration dans le couloir suivant, le guerrier en tête de file fut brusquement stoppé par une énorme toile d'araignée dans laquelle il se trouva englué. La-dite araignée (qui était plus grande que le gnome) apparut, descendant du plafond le long de sa toile. Le guerrier qui fermait la marche sorti son arc et se mis à canarder l'arachnide. L'elfe fit de même, et le rôdeur tenta de frapper la monstrueuse araignée de son trident mais ne parvint qu'à engluer son arme dans la toile. Pendant ce temps, Afflelou se saisit de la lance que le guerrier piégé lui avait prêté au début de la journée et la projeta vers la créature. Si le lancer n'était pas foncièrement mauvais, l'arme était un peu plus lourde qu'il ne s'y attendait et c'est le rôdeur qui la reçu dans le dos.
Le guerrier piégé parvint à se dégager et le groupe recula dans la pièce pour se mettre hors de portée de l'araignée, qui disparut à nouveau au plafond. Le groupe décida alors d'avancer avec précaution en brulant la toile à l'aide d'une torche, le rôdeur récupérant son trident au passage. Les deux archers du groupe décochaient leurs flèches dès qu'ils en avaient l'occasion, et ils tuèrent finalement l'araignée qui s'écrasa au sol.
Dans la salle au bout du couloir, ils trouvèrent de nouveau quelques bibelots magiques... et rien d'autre. C'était manifestement la dernière pièce du petit complexe. Rebroussant chemin, il virent que la tempête était finalement en train de se calmer, leur permettant de reprendre chacun leur chemin.
C'est la fin de cette aventure d'Afflelou le barbare et de ses compagnons.
Si on fait un petit bilan : sur ces quelques heures de jeu, il y a eu 7 fois où un personnage s'est retrouvé à l'agonie (deux fois le gnome, deux fois l'elfe, une fois le barbare, l'un des guerriers et le rôdeur), mais seulement deux ont été provoquées par les ennemis (et une par un piège non détecté). Si on devait décerner des médailles, je dirais :
-La médaille du personnage miteux au gnome (Stéphane), pour s'être fait terrassé par un rat et un dard de piège, et avoir passé la quasi totalité du scénario dans le coma.
-La médaille du survivant au prêtre (Kévin), pour être le seul à n'avoir subit aucun dégât et pour avoir soigné tout le groupe plusieurs fois.
-La médaille des dégâts collatéraux à mon cher barbare Afflelou (moi, donc) pour avoir : assommé l'elfe (volontairement), participé au charcutage du bras de cette dernière, entraînant son agonie (il a participé volontairement mais l'a blessée accidentellement), avoir trucidé le rôdeur avec une épée courte (involontairement), avoir balancé les débris de sa hache sur l'elfe (volontairement, mais il l'a ratée et c'était parce qu'elle venait de lui planter une flèche dans le cul, donc ça compte pas) et avoir faillit re-trucider le rôdeur avec une lance (involontairement). C'est pas facile d'être un barbare bigleux...
-La médaille de la victime à l'elfe (désolé, mais je sais pu ton nom), pour avoir été assommée par le barbare, quasiment tuée par ses compères alors qu'ils essayaient de soigner son bras, avoir failli se prendre une moitié de hache dans la tronche (mais elle l'avait méritée !) et pour avoir été mise dans le coma par le prêtre avec sa fronde.
-La médaille du mec qui part tout seul et ramène des bestioles au rôdeur (Pierre) : la première fois il n'a ramené que la tête après l'avoir tuée, mais la seconde fois il a ramené un zombi sur un groupe à moitié mourant.
-La médaille du gars qui fait son taff mais qui n'a pas eu de bol au guerrier demi-orque (Romain), parce qu'il s'est fait tué net par trois monstreux lancers de javelos alors qu'il montait la garde.
-La médaille du mec qui relève le niveau à l'autre guerrier (Rémi), car il fait partie des deux seuls qui n'ont jamais été gravement blessés et parce que son seul échec aura été de casser la corde de son arc (à coté du reste, c'est rien).
-La médaille du mec qui se fait chier à mettre des monstres dans son donjon pour rien vu que la quasi-totalité des dégats subits par les personnages ont été provoqués par eux-mêmes au MJ (Oli).