Comme après s'être pris une déflagration, tes senseurs sont perturbés et t'as pas encore l’algorithme qu'il faut pour restabiliser tes perceptions. Quelques artefacts et des erreurs de modulations, rien de monstrueux, mais quand tu sais pas ce que c'est, y a de quoi être perplexe. A ce qu'il se dit c'est le sentiment de flottement ou celui d'incompréhension. Deux trucs d'organiques que j'ai encore pas tout à fait saisi. Avec leurs foutaises de libre arbitre par dessus... tu comprendras l'opinion que j'en tiens. Enfin c'est pas le propos.
Ce qui est important c'est ce qui a causé ce foutoir.
Vous seriez prêts à me croire si je vous disais que j'ai vu la Dame. Enfin son ombre, en tout cas puis j'ai eu des visions et je suis sûr qu'elle est venue. En personne, en lames et en ombres. Elle est venue chercher quelque chose. Elle est venue la retirer et la soulager. Nous on a pas réussi. On a pas eu le temps. (Ouais je sais que c'est super relatif et qu'on aurait quand même pu le faire mais je sais pas; Je crois que je commence à devenir Romantique. Je trouvais que la vision était belle. Ouais si je te jure, j'ai réussi à comprendre ça et à l'assimiler, pas une mince affaire. La beauté c'est comme le bien ou le mal on va dire que ça dépend beaucoup de qui l'observe.)
Comme quoi tout n'est pas forcément modifiable. Je croyais qu'on pouvait toujours influer sur les probabilités et les pourcentages, mais peut être que le multi-vers c'est pas uniquement ça. T'imagines toi, si le multivers finalement était pas libre ? M'enfin j'en démord pas, on aurait pas été condamnés par les prédictions de ces foutus "prêtres" on aurait pu s'en sortir et on aurait pas perdu autant de temps d'un coup. Et puis si eux n'avaient pas été aussi prêts à les croire.
Sérieusement, eux qui me vende du libre arbitre et de l'auto-détermination à tous les coins de rue... "Non mais tu comprends pas c'est pour que sa pleine-essence devienne sa pleine-puissance." Et 2 heures plus tard ça se jette dans les griffes d'une diseuse de bonne aventure qu'est juste là pour leur dire ce qu'ils ont envie d'entendre. Ben ouais les prêtres qui sont portés sur le Flux ils te disent ce que t'as payé pour entendre. Faut pas vanner.
Fatalistes !
Faut le dire la prochaine j'irais sauver le monde touts seuls.
Ah ouais aussi ! en parlant d'auto-déterminisme, je suis dans une boucle de causalité. Je sais toujours pas si j'ai une existence propre ou si je suis une résurgence d'anomalie. Ce qui est bien fâcheux étant donné ma position donné sur les aberrations. D'un autre côté même si ça venait à se vérifier. Ça m'offrirait quand même un point de vue privilégié.
Je m'emballe je m'emballe... j'ai toujours tendance à oublier que vous autre vous interpolez pas en temps réel les informations, je vais vous faire un point sur les situations qu'on a rencontré avant de vous expliquer comment on va faire pour que ce bout de lopin de Sigil finisse pas dans un chiotte cosmique.
Vois tu le bige! Enfin Voyez vous les biges, on était à Sigil, tous. Le crapaud fan de litho-gravure de mauvaises qualités, le Hobgobelin qui devrait déjà croupir à la Loge, une elfette cupide, un Barde très versé dans l'étude du momentum entropique et de l'inertie du cha... Je vous ai perdu ? hein ? Ouais , un chaoteux qui profite des situations les plus critiques pour tout faire sauter, voilà, c'est clair là ? Ah ouais une engeance des carcères expatriée, et deux trois matois azimutés qui baguenaudent toujours à proximité de l'Édenté. (ouais ça existe pas encore mais chut, on va le créer tu comprendras) On était à Sigil dans vingt ans, ouais je sais ça te scie le fondement hein ? ... Comment ça nan ? tsss Rustre. Qui ? un vampire nécrochronomancien ? Arrête les litho toi aussi ça te ronge le cabochon.
Bref, la clique au plus que grand complet qui passe un portail.
On cherchait tous plus ou moins l'origine de nos cauchemars, des trucs moches qu'on avait dans la tête depuis qu'on trainait avec un certain Abel. Un clodo fils de pute aveugle. (ouais même dans la ruche ça fait beaucoup de tares). On cherchait où il avait pu disparaître et on voulait aussi mettre en branle un Plan pour que le quartier revienne dans les grattes-papiers. Un truc costaud, en somme.
Nos pistes nous ont menées vers un portail à l'arrière du bordel des flammes froides.
Le truc qu'on te dit rarement dubige, c'est qu'en plus d'avoir plusieurs sens de pas être forcément commutatifs et réversibles dans l'espaces les entrées et sorties de ces machins peuvent aussi ne pas t'amener dans le même espace temps. Ouais on s'est retrouvés vingt dans le passé. ... Non pas dans cet univers pas encore... Hélas... quel fils de glitch ...
Et là on s'est revus, ouais on à vu nos propres nous d'il y a vingt ans. Le crapaud c'était qu'un petit têtard, déjà agrippé à son bouquin, l'aasimar avec ses serviteurs, moi qui me prend un taule de toit en toit. Après on me demande si j'ai pas un pète au casque, je te répondrais, essaye de survivre à un crash de spelljammer depuis le plogiston et on en reparle béjaune. On était là pour de vrai.
Un truc assez inquiétant en fait de s'en rendre compte, mais plus inquiétant encore c'est qu'Abel lui on l'a jamais vu. Ca c'est le truc étrange de la semaine.
On a commencé à reprendre nos esprit quand on s'est aperçus qu'il y avait un cadavre qui nous toisait de ses yeux mornes et injectait de sang. Lui par exemple un chute cent mètres avait suffit à le graver dans le marbre. Tué par la gravité et largement aidé par une bonne poussée horizontale depuis le bord de la dalle.
Son nom c'était Dredis l'ascendant. Je vous laisse faire les jeux de mots d'usage sur sa façon de mourir pour le moins en désaccord avec son nom. Un matois des Phalènes qui bossait pour les Plissordes, et en affaire avec Règle de trois. Un type recommandable en somme.
La chanson comme quoi une fille perdue dansait sur les toits du quartier un masque de lames sur le visage, pleurant des phalènes qui volaient le savoir du collègium nous a tout de suite intéressait. Le genre de chose qui intéresserait n'importe qui à la recherche d'un jeune homme aveugle avec des pouvoirs psioniques et une malsaine fascination pour la Dame.
Je vais passer sur le décorum qui fut certes des plus excitant mais qui nous prendrait la nuit à vous retranscrire, pour vous expliquer ce qu'il s'est passé et ce que l'on ignore encore, ce que je veux toujours savoir.
Le fameux Dredis avait été missionné par les Plissordes pour falsifier leurs généalogies et se faire affilier aux célèbres Darlènes et ainsi pouvoir légitimement demander la main de l'unique fille des Muril. Mais en chemin, pour revenir de la section des lettres du collégium, il s'est fait tombé dessus par un homme creux. Bien fait, on falsifie pas l'histoire, enfin pas comme ça en tout cas.
C'est que plus tard qu'on a appris que les hommes creux étaient des rats. Terriblement intelligents, éduqués par un vieux rat en fauteuil. Ce fameux vieux rat, Claudius, était un sujet d'expérience.
Il avait été amené à cet état de conscience par une alchimiste qui a mené sur lui divers tentatives durant des années avant de le donner à sa fille, Elvial. Le vieux rat s'est épris de la jeune fille, elle, qui le gardait contre lui, et lui apportait de la tendresse après ce qui a sûrement dû être de longues années de souffrances. Puis elle le relâcha un jour, le jour ou son mari le lui ordonna, après l'avoir battu encore une fois.
Son époux, en la personne de Vlar Plissorde héritier de sa famille, était ce qu'on peut communément appeler un salaupard, même pour les standards du coin.
Il avait comme qui dirait une fâcheuse tendance à la faire souffrir, en la battant, en la contraignant dans un rôle qui n'était pas le sien, en lui mentant, en l'ayant épousé sans être ce qu'il disait être, mais aussi en la prostituant. Ce qui est encore chez moi un point à l'étude, pourquoi faisait-il ça ? une branche secrète des incantateurs qui serait revenue ? Mais le fait est qu'il n'était pas ce qu'on pouvait appeler un mari aimant.
Ce qui eut pour conséquences de la mener dans une forme de folie, ses larmes dévorant l'histoire et le savoir, comme pour faire oublier ce qu'il a pu se passer depuis le commencement dans ce quartier. Peut-être. Ou alors est ce un lien plus fort plus tangible avec Sa Sérénissime. Quelque chose de suffisamment fort pour la faire venir et l'emporter avec elle ? Ou un lien avec sa mère et ses pouvoirs alchimiques ?
De ce que j'en sais elle était devenu la femme soumise et à la fois cette jeune fille perdue sans le savoir. Ce qui entraîna la chute de la dalle et le glissement du quartier dans la ruche.
L'autre coté de l'histoire se joue chez les Murils, plus précisément dans leur généalogie, une chose décidément à la mode ces temps ci. Le premier des Murils était une homme du nom de Marius un bel homme, si beau qu'il prit sous son charme un lilende. Un de ses êtres qui représente un aspect des arts. Il était selon les dire un gardiens de nuages. Comme dans la fable, celle ou le gardien de nuage se demande ce qu'il veut être sans jamais savoir ce qui est le mieux. (Le problème étant justement qu'il cherche le mieux et non à apprécier sa condition.)
La Lilende l'aimait. Et il aimait la Lilende. Elle s'appelait Milova. Aujourd'hui on la connaissait sous le nom de la Mère maquerelle ou la Cliquetante.
Pour son amour elle alla tuer un dragon, un Grand vert millénaire installer à Sigil depuis déjà des siècles, un paisible jardinier. Il entretenait la paix au dessus de la surface. Faisant germer les rêves et les mondes dans l'éclosion de ses fleurs. Cultivant les possibles dans des petites graines d'infini ou d'indéfini. Je laisserai la section Lettres débattre de l'utilisation du bon terme. Ce que je peux vous en dire c'est que ce qu'il faisait était beau.
Elle le tua pour prendre sa gemme, celle dans son crâne. Pour la vendre et pouvoir s'installer sans vivre dans le besoin ? Parce que Marius le lui avait demandé ? Encore une fois l'histoire ne nous le dit pas. Mais ce qu'il faut retenir c'est que lorsque sa lame se plongea dans son crane suivi de ses mains pour en retirer le trésor elle fut arrêtée par les disciples du dragon qui venaient étudier auprès de lui. Ils la battirent elle aussi, et lui firent subir des tourments inénarrables.
Son amant ne vint jamais la sauver. Et elle resta enchainer à son arche. Tel un symbole. Une des construction les plus belle et raffinée qu'il puisse être donnée de voir forgée par un des factols des Hommes-Dieux, une porte la retenant, comme bloquée entre deux état. Elle resta dans sa frustration et l'alimenta de sa haine pour tout ce qui pouvait vivre et pour elle même. ne conservant de sa vie que le souvenir de la douleur qu'elle ressentait. Et se nourrissant de celle qui venait passer un nuit avec ses filles.
Elle ne désirait plus qu'une seule chose, mourir. Pouvoir partir et ne plus avoir à endurer la moindre chose. Même se souvenir semblait lui couter un effort sur-humain. Comme si tout espoir l'avais à jamais quitté.
Ainsi en fut-il fait.
Une fois la Lilende libérée de ses entraves, nous avions une dernière chose à faire en ces lieux, un dragon à libérer. Son nom avait depuis longtemps disparu tant il était vieux, et Sigil amnésique.
Il était toujours sous les Flammes froides, son esprit fossilisé planant, au dessus de ses os. Comme une cathédrale macabre ou un vaisseau fantôme venu d'un monde de cauchemar. Les portes étaient scellées et n'annonçait que la perte de celui qui y entrerait. Abattu que nous étions, nous continuâmes, sans y prêter gare. Il fallait que nous le fassions. Alors nous avons sorti la gemme puis nous l'avons présentée, les portes s'ouvrirent.
Au moment ou nous placions la gemme grosse comme la tête d'un Slaad contre les ossement du crâne du dragon, tout ce qui pouvait encore rappeler son existence physique fut transformé en fleurs. Comme celles-que l'on pouvait voir sur les mosaïques autour du mausolée. Ses réincarnations et son cycle allait pouvoir continuer. Une sourde impression de libération m'avait envahi à mon tour.
Une telle charge émotionnelle résidait en ces lieux. Et de voir ce conflit enfin terminé était quelque chose qui je dois l'avouer avait quelque chose de satisfaisant.
Après certes on pourra me reprocher de pas avoir sauver le collégium mais je suis pas un super-héros (j'ai vu ce mot dans les mauvaises litho du Captain Crap'homme). Et puis pour ça j'ai un plan !
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