Uncle Sam ajusta son chapeau haut de forme et, sans avoir à attendre le moins du monde, entra dans le bureau du président. Franklin Roosevelt ne savait que penser d'un individu pareil. C'était un symbole bien sûr, mais personne n'avait pu (ou voulu) lui dire précisément d'où il venait, qui il était. Mais il était là maintenant, c'était un agent avec lequel il fallait compter. Il s'en était globalement mieux sorti que les bouffeurs de grenouilles ou que les Anglais. "Globalement", mais ça aurait pu être mieux. Et ces derniers temps, les activités de Sam devenaient de plus en plus secrètes, et ça ne lui plaisait pas. Pas du tout.
_Sam, je vous attendais. De bonnes nouvelles j'espère ?
_Oui, je suis en mesure de faire construire une de ces petites merveilles dont Cimetière a le secret…
_J'espère aussi que vous avez des explications concernant les morts Américains qu'on a retrouvé en France !
_Enfin Franky, rien ne prouve que…
_Et la sale bestiole que vous avez kidnappé ? Où est-ce qu'elle est ? Je ne vous parle même pas des affrontement de Washington D.C ! Qu'est ce que vous avez fichu ? Et c'est quoi ces monstres de foire qu'ils nous ont envoyé ? C'est l'équipe de la SDN ? Mais par le Christ, ces types seraient pas fichu de lever le petit doigt si on envoyait tous nos bombardiers au dessus de Genève ! J'exige de savoir ce qui se passe !
Le président s'était appuyé contre le bureau et s'était levé. Cela lui demandait pas mal d'effort, mais il y parvenait. Uncle Sam le fixait, avec un sourire énigmatique, presque effrayant.
_Franky, Franky, Franky… tout va bien, tu ne te pose pas les bonnes questions. La question que tu devrais te poser est : "combien de temps vais-je rester à la Maison Blanche ?". Et la réponse mon petit Franky, c'est que tu va faire encore trois mandats. Et puis la SDN remue beaucoup de vent, il n'ont même pas de vraie équipe.
_Vous disiez déjà ça à propos du SDS et c'était faux : ils sont arrivés dans notre pays, et sont repartis avec leur amis terroristes !
_Et ? Finalement ils se sont fait massacrés ! Et puis le nouveau SDS est très bien. Ho, bien sûr, on ne s'entend pas sur tout, mais ils m'ont déjà beaucoup aidé.
_L'ancien SDS s'est fait massacré par votre faute Sam ! Parce que votre soit disant taupe n'en était pas une ! Et on a perdu "K" dans cette affaire !
Uncle Sam soupira, comme s'il s'adressait à un enfant.
_Je vais te dire Franky… Ce n'est pas en appliquant les idées de "Swarm of Patriots" que tu contrôlera les gens. Parce que tu les contrôle déjà ! Le pouvoir, il est là !
Sam sorti de la poche de sa veste un billet de un dollar, qu'il posa face à Franklin.
_Ça, nos nouveaux amis du SDS ne l'ont pas compris. Mais t'es plus malin que ça Franky, hein ?
Le président s'apprêtait à dire quelque chose, mais il se ravisa. Il se laissa tomber lourdement sur son fauteuil. Il secoua la tête, comme s'il pouvait se débarrasser des mots d'Uncle Sam. Mais au fond, il savait bien qu'il ne pouvait pas faire grand chose. Le système était le plus fort et c'était très bien comme ça. Et Peu importe si Sam devait retenir en otage un ornithorynque terroriste : il avait gagné une nouvelle arme. De quoi riposter contre l'Allemagne, plus tard, lorsque le moment serait venu…